Des jours que Stitch veut vous parler de microaventure même si en ce moment ce sont plutôt nos intérieurs que nous sommes amenés à explorer à la loupe… Espérons que cette invitation à crapahuter, vous inspirera pour la vie d’après et qu’elle réveillera votre âme de baroudeur (parfois bien bien bien endormie).
Le concept de la microaventure n’en est pas forcément un pour ceux qui sont déjà adeptes de l’outdoor et du tourisme local. Mais pour le citadin noyé sous le poids de l’ultra-sollicitation (professionnelle, sociale,…), l’ultra-connexion, l’ultra-prévision et l’ultra-bétonisation, s’échapper le temps d’un weekend, pas loin de chez soi, pour une reconnexion à la nature, est une expérience de plus en plus convoitée voire vitale !

randonneur seul face montagne sac à dos et chaussures de rando

 » Vivre une parenthèse sportive,
dépaysante et un peu folle… »

…vient souvent répondre à un besoin de déconnexion, d’authenticité ou parfois de déconsommation ! Plusieurs communautés se sont créées ces 3 dernières années, faisant cohabiter aventuriers chevronnés et néo-aventuriers. Les premiers partagent leur retours d’expériences, leurs apprentissages souvent acquis à leurs dépens ainsi que leur sagesse, à ces derniers qui se montrent souvent hyper enthousiastes et très en demande ! Mais alors de quel genre de microaventure parle-t-on, vous allez dire ?
L’idée n’est pas forcément d’attendre les vacances mais plutôt d’exploiter ces 2 petits jours dont “on ne sait que faire” à la fin de chaque semaine ! Des exemples de défis que peuvent se lancer ces intrépides :
Un mob-trip en Ardèche, descendre une rivière en kayak une nuit de pleine lune, aller chercher du Brie de Meaux à vélo, longer la Meuse en skate ou long-board, faire un astrobivouac, descendre la Seine en paddle et dormir sur une île déserte, construire et dormir dans un igloo dans les Alpes, faire un roadtrip-liste-de-course à Espelette / (Ossau) Iraty / bière basque, passer le 31/12 sur une plage de Belle-Ile en bivouac, arroser un anniversaire dans un refuge des Pyrénées,… En fait, tout peut être prétexte à lancer une idée de microaventure et à monter son équipe !

Ce que nous explique Amélie Deloffre, aventurière de 33 ans et fondatrice de “2 jours pour vivre”, c’est que cette communauté qui peut être composée de tout type de profil (hyper sportifs, mamans séparées, jeunes cadres, passionnés d’outdoor moins urbains,…) se retrouve autour de valeurs communes.

× Simplicité : il ne s’agit pas de partir dans des projets délirants ou faramineux. Du grand air, de la découverte, de la déconne, du bon manger, bref du “back to basic”. Côté équipement, c’est le même principe, pas de “bobo-marketing” avec le sac hors de prix mais tellement “hype” et “so technique”. Juste le minimum, pratico-pratique. C’est tellement bon de vivre au plus simple, s’encombrer de rien et d’être le plus léger possible. Ça remet les choses un peu en place.

× Sport : vélo, rando, canoë, skate, paddle,… tous les moyens de transport alternatifs sont bons ! Par ailleurs, les trips se pensent souvent avec un départ en train. Une bonne occasion de considérer l’option train de nuit ! Un très très bon plan permettant d’économiser une nuit d’hôtel (ou en plein air) et de commencer les festivités. Dommage que les liaisons soient si peu importantes en France. Espérons que l’essor du slow-travel fasse bouger les choses.

× Confort : ou plutôt inconfort !… Effectivement, porter un sac avec le matériel pour le bivouac ou tirer un vélo avec des sacoches optimisées mais qui pèsent double dans le côtes peuvent amener à faire des concessions. Le strict minimum ça veut dire peu ou pas de rechange, voire même faire l’impasse sur le matériel de camping. A la belle étoile on a dit ! C’est donc là que ça se joue. Là que le tri se fait. Là que la notion “sortir de sa zone de confort” rentre réellement en application. Plus de triche possible !

L’inconfort, “2 jours pour vivre”, c’est son meilleur ami:

graphique inconfort

× Générosité : ce truc un peu oublié et avec lequel on se reconnecte direct dès qu’on le recroise. Par exemple, faire du stop est une pratique qui a quasiment disparu. Suspicions de toutes parts ! Mais les aventuriers qui n’ont parfois d’autres options pour rejoindre leur point de départ, parlent de moments surprenants. Des tranches de vie partagées avec de gens tellement différents, des détours de 10km faits pour rendre service, des propositions de revenir le lendemain, des partages de bons plans… Dans une époque où plus rien n’est gratuit, le rapport au don et à la spontanéité fait-du-bien.

× Imprévu : le fait de ne pas prévoir ou juste le minimum, peut s’illustrer par cette liberté là:

illustration imprévu

(alors oui ce genre de planning ça peut faire rêver les jeunes parents,
mais on a tous 2-3 copains qui rêveraient de se payer le luxe de prendre du temps ! Il y aura tellement de choses à raconter à sa moitié en rentrant !…)

Mais l’imprévu peut aussi être synonyme de mésaventure. Car bien évidemment, dans toute expédition aussi bien préparée soit-elle, rien de tel qu’une bonne vieille galère ! C’est de ça dont on se souviendra, dont on rigolera et qui nous permettra de vivre la résolution comme une victoire incroyable ! C’est aussi dans ces moments-là que les comparses et leur caractère se révèlent !.. D’ailleurs cette courbe “kiffe / galère” Amélie Deloffre l’illustre à merveille :

illustration galérer

Bref, l’imprévu dans nos vies millimétrées, c’est un peu comme un petit shoot d’adrénaline ! Et puis surtout la combinaison de toutes ces valeurs c’est se réconcilier avec l’authenticité. Rien de plus simple que d’attraper un sac à dos, un duvet, 2 copains et de tailler la route ! Les communautés de microaventure débordent de convaincus qui reviennent de leurs weekends, addicts et changés profondément.

“Quand tu rentres de ce genre de weekend, 
tu te demandes vraiment si acheter ce 2ème jean est indispensable.”

C’est tout le rapport au matériel et à sa consommation en général, qui est modifié. C’est un appel à la modération sur tout notre mode de vie. Ce besoin croissant d’aventures à 2 pas de chez soi, pour la génération de 20-40 ans (mais qui tend à s’élargir), c’est leur façon à eux de concevoir le slow-travel. Explorer différemment, plus lentement, plus responsable, plus proche de soi… avec une dose de folie en plus. Si vous souhaitez en lire plus sur le sujet, Stitch ne peut que vous recommander cette superbe ode à la vie sauvage qu’est le bouquin “2 jours pour vivre – 1 samedi + 1 dimanche + parfois 1 RTT” (Gallimard – 25€ – Fnac, Nature & Découverte, librairies indé,…). Une compilation de 34 microaventures en France, hyper inspirantes avec de superbes photos.

Et vous, vous avez déjà tenté la microaventure ?

 

  • miradouros santa lucia

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